Contes by Charles Nodier

Contes by Charles Nodier

Auteur:Charles Nodier
La langue: fra
Format: epub
Tags: Literature
Éditeur: eBooksLib
Publié: 2002-03-09T00:00:00+00:00


Histoire du chien de Brisquet

En notre forêt de Lions, vers le hameau de la Goupillière, tout près d'un grand puits-fontaine qui appartient à la chapelle Saint-Mathurin, il y avait un bonhomme, bûcheron de son état, qui s'appelait Brisquet, ou autrement le fendeur à la bonne hache, et qui vivait pauvrement du produit de ses fagots, avec sa femme qui s'appelait Brisquette. Le bon Dieu leur avait donné deux jolis petits enfants, un garçon de sept ans qui était brun, et qui s'appelait Biscotin, et une blondine de six ans qui s'appelait Biscotine. Outre cela, ils avaient un chien bâtard à poil frisé, noir par tout le corps, si ce n'est au museau qu'il avait couleur de feu; et c'était bien le meilleur chien du pays, pour son attachement à ses maîtres.

On l'appelait la Bichonne, parce que c'était une chienne.

Vous vous souvenez du temps où il vint tant de loups dans la forêt de Lions. C'était dans l'année des grandes neiges, que les pauvres gens eurent si grand-peine à vivre. Ce fut une terrible désolation dans le pays.

Brisquet, qui allait toujours à sa besogne, et qui ne craignait pas les loups, à cause de sa bonne hache, dit un matin à Brisquette : - Femme, je vous prie de ne laisser courir ni Biscotin ni Biscotine, tant que M. le grand-louvetier ne sera pas venu. Il y aurait du danger pour eux. Ils ont assez de quoi marcher entre la butte et l'étang, depuis que j'ai planté des piquets le long de l'étang pour les préserver d'accident. Je vous prie aussi, Brisquette, de ne pas laisser sortir la Bichonne, qui ne demande qu'à trotter.

Brisquet disait tous les matins la même chose à Brisquette. Un soir, il n'arriva pas à l'heure ordinaire. Brisquette venait sur le pas de la porte, rentrait, ressortait, et disait, en se croisant les mains : - Mon Dieu, qu'il est attardé ! ...

Et puis elle sortait encore, en criant : - Eh ! Brisquet !

Et la Bichonne lui sautait jusqu'aux épaules, comme pour lui dire : - N'irai-je pas ?

- Paix ! lui dit Brisquette. - Ecoute, Biscotine, va jusque devers la butte pour savoir si ton père ne revient pas. - Et toi, Biscotin, suis le chemin au long de létang, en prenant bien garde, s'il n'y a pas de piquets qui manquent. - Et crie fort, Brisquet ! Brisquet ! ...

- Paix ! la Bichonne !

Les enfants allèrent, allèrent, et quand ils se furent rejoints à l'endroit où le sentier de l'étang vient couper celui de la butte : - Mordienne, dit Biscotin, je retrouverai notre pauvre père, ou les loupes m'y mangeront.

- Pardienne, dit Biscotine, ils m'y mangeront bien aussi.

Pendant ce temps-là, Brisquet était revenu par le grand chemin de Puchay, en passant à la Croix-aux-Anes sur l'abbaye de Mortemer, parce qu'il avait une hottée de cotrets à fournir chez Jean Paquier. - As-tu vu nos enfants ? lui dit Brisquette.

- Nos enfants ? dit Brisquet. Nos enfants ? mon Dieu ! sont-ils sortis



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